Centenaire du Salon Tunisien
(11 mai 1894 -11 mai 1994)
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le 11 mai 1894, se déroulait en présence de hautes personnalités du Protectorat, des amis des arts et du public tunisois, l’inauguration de la première exposition de peinture. Elle fut le prélude à des manifestations annuelles qui se tenaient à peu près régulièrement chaque printemps. Créé sous l’égide de l‘ « Institut de Carthage » -organe de propagande de la langue et de la culture françaises-, le Salon s’insérait dans une large mesure dans une politique de domination et d’assimilation culturelle. En vue de cela, la colonisation entreprenait un travail systématique de dépréciation des arts du colonisé qui ne correspondaient pas, sous toutes leurs formes, à ses propres canons esthétiques. Ainsi, le Salon Tunisien s’assignait-il pour but d’éveiller chez les « indigènes » le goût pour les « Beaux-Arts » et de libérer de certains « poncifs » l’artisanat local, prétendant le revaloriser par des méthodes et des modèles français !
* Le Salon Tunisien, en particulier, comportait en lui-même des points positifs, des aspects qui ne manquent pas aujourd’hui de se révéler opportuns. Créé sous le Protectorat pour le besoin de la colonie, il ne tarda pas à accueillir les premiers essais de peintres autochtones (Mosès Levy, M. Bismouth, J. Abdelwahab, Y. Turki, A. Ben RaÏs, A. Farhat, A. Ben Salem, H. El Mekki…) qui formèrent dans ce siècle naissant l’embryon d’une activité picturale qui n’a cessé, au fil des ans, de prendre de l’ampleur. A présent, des expressions nouvellement implantées, comme la peinture de chevalet et la sculpture sont définitivement entrées dans nos mœurs et constituent un acquis pour notre patrimoine artistique. On ne pourrait, en fait, envisager d’étudier leur origine et les conditions de leur évolution, sans pour autant les placer dans le contexte des institutions qui, comme le Salon ou l’Ecole des Beaux-Arts, ont été les principales sources de leur formation