Hédi Nouira, né le 5 avril 1911 à Monastir et décédé le 25 janvier 1993 à La Marsa, est un homme politique tunisien.
Issu d'une famille aisée, il suit ses études dans sa ville natale, ses études secondaires à Sousse , passe son baccalauréat à Paris en 1931
ou il obtient une licence en droit et commence son parcours de militant en adhérant à l'Association des étudiants musulmans de l'Afrique du Nord
En rentrant en Tunisie en 1938, il continue son engagement politique et se fait emprisonner à la prison civile de Tunis, à celle de Téboursouk, au Fort Saint-Nicolas de Marseille, avec Bourguiba et d'autres militants du Néo-Destour, et à la prison Montluc à Lyon. Avant de rentrer en Tunisie en février 1943, il est placé en résidence surveillée à Rome
C'est à partir de 1949 que Nouira consolide son statut à l'étranger en devenant l'interlocuteur privilégié de la plupart des membres du Parti socialiste français et du Mouvement républicain populaire. Il exploite ainsi ses relations pour sensibiliser davantage ces partis à la cause tunisienne et pour présenter les points de vue du Néo-Destour. Mais en refusant de prendre part au gouvernement de Slaheddine Baccouche, en avril 1952, il est exilé dans le sud tunisien puis assigné à résidence en 1953. Cette affaire marque son parcours. Il rédigera nombre d'articles pendant les quatre années suivantes, principalement dans Mission, un hebdomadaire qu'il crée3 et dont il devient l'éditorialiste attitré
Libéré, il devient, en août 1954, ministre du Commerce dans le gouvernement de Tahar Ben Ammar avant de se voir confier le nouveau ministère des Finances dans le cabinet Bourguiba. Bourguiba lui confie la mission de créer et structurer la Banque centrale de Tunisie qu'il dirige de sa fondation en 1958 à 1970. Il fait partie du comité exécutif du Néo-Destour durant cette période
En 1970, Bourguiba juge que le gouvernement de Bahi Ladgham est statique et conciliant par rapport à la politique du ministre Ahmed Ben Salah. Voulant donner un nouvel élan pour accélérer la mutation du pays et le sortir de la doctrine socialiste et panarabe de Ben Salah, très inspiré par Gamal Abdel Nasser, Bourguiba nomme Nouira Premier ministre le 2 novembre et le charge de réformer l'économie nationale. Durant dix ans, Nouira reste en poste, renforcé par l'embellie économique et le progrès social, bien que de grandes crises secouent la Tunisie : le congrès du Néo-Destour à Monastir en 1971, la crise au sein de l'université et les émeutes du 26 janvier 1978.
Le 23 avril 1980, victime d'une attaque cérébrale ayant entraîné une hémiplégie, Nouira quitte définitivement la vie politique peu après l'avortement du projet d'union entre la Tunisie et la Libye qui a été, en quelque sorte, à l'origine de l'attaque d'un commando tunisien entraîné par la Libye sur la ville de Gafsa. Mohamed Mzali lui succède
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